Description
Les deux premières études du présent Bulletin sont centrées sur la conception de la littérature qui est exposée dans les essais de Marguerite Yourcenar, Magdalena Indries s’attachant à la vision de la création littéraire qui s’y exprime, tandis qu’Anamaria Lupan dessine un autoportrait de l’écrivain à travers ses textes critiques. Dans le troisième article, Myriam Gharby compare l’œuvre de Marguerite Yourcenar et celle de Julien Green à propos de la place qu’y tient l’animal en y décelant une image inverse, Julien Green visant à rapprocher l’animal de l’homme, alors que pour Marguerite Yourcenar l’homme gagnerait à mieux s’intégrer au monde animal. Nous ne quittons pas la question des rapports entre l’homme et la nature avec la contribution de Walter Wagner qui examine le discours écologique de Marguerite Yourcenar à la lumière de l’Apocalypse de Jean, opposant l’écocentrisme foncièrement pessimiste de l’une à l’anthropocentrisme conjugué avec la transcendance divine de l’autre. Catherine Douzou, ensuite, montre l’inscription du sacré dans la nature à travers les chants afro-américains, que Marguerite Yourcenar a découverts par l’intermédiaire de Grace Frick puis de Jerry Wilson et dont elle s’est faite la passeuse en Europe, ce qui corrobore, si besoin était, le lien que sa correspondance avec Emmanuel Boudot-Lamotte a montré qu’elle tentait d’établir entre l’Amérique et l’Europe. Viennent ensuite la rubrique bibliographique tenue par Maria Antonietta Masiello et celle des comptes rendus.
Le dossier de ce Bulletin est constitué de lettres adressées par Marguerite Yourcenar à des chercheurs, que nous avons pu publier grâce à la communication de la copie de cette correspondance par ses destinataires, que nous remercions chaleureusement (nous tenons, en particulier, à témoigner notre gratitude à Yvan Leclerc qui a offert à la SIEY les originaux de sa correspondance) et grâce à l’aimable autorisation des ayants droit de Marguerite Yourcenar, Me Luc Brossollet et M. Yannick Guillou. On y trouvera, entre autres, la lettre de Marguerite Yourcenar en réponse à l’annonce que lui avait faite Rémy Poignault du projet de création de la Société Internationale d’Études Yourcenariennes.