Le Coup de grâce

Le Coup de grâce, publié en 1939 aux éditions Gallimard, lui, réussit où La Nouvelle Eurydice avait échoué en raison de clichés romantiques et d’un trop grand flou des perspectives. Le ton en est très contrôlé et Marguerite Yourcenar a choisi « le cadre du récit français traditionnel, qui semble avoir retenu certaines caractéristiques de la tragédie » (Œuvres romanesques, p. 79). Dans les pays baltes vers 1920, au cours de la guerre anti-bolchévique, Eric von Lhomond, officier prussien anti-bolchévique, de mère balte, raconte comment il a été amené à exécuter Sophie, la sœur de son meilleur ami, Conrad, avec lequel il conçoit une sorte de compagnonnage héroïque. La jeune femme, qui était amoureuse de lui, s’était, par dépit amoureux, mise au service du camp ennemi. Capturée, elle a demandé à être tuée de la main de l’homme qu’elle aimait ; lequel s’interroge : « J’ai pensé d’abord qu’en me demandant de remplir cet office, elle avait cru me donner une dernière preuve d’amour, et la plus définitive de toutes. J’ai compris depuis qu’elle n’avait voulu que se venger, et me léguer des remords. Elle avait calculé juste : j’en ai quelquefois. On est toujours pris au piège avec ces femmes » (Œuvres romanesques, p. 157). Nous retrouvons le trio constitué d’une femme qui aime un homme qui aime un homme, et le point de vue narratif est celui de l’homme aimé par cette femme. Volker Schlöndorf a tiré un film de ce roman.

Le Coup de grâce, Paris, Gallimard, 1939, 169 p.

Le Coup de grâce, nouv. éd., Paris, Gallimard, 1953, 168 p.

Le Coup de grâce, (éd. rév.) Lausanne, La Petite Ourse, 1964, 158 p.

Le Coup de grâce, (éd. rév.) Paris, Le Livre de Poche, 1966, 160 p., n° 2011.

Le Coup de grâce, in Œuvres romanesques, Paris, Gallimard, 1982 (19882 ; 19913), 1243 p. La Pléiade, 303.

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