L’idéologie politique de Marguerite Yourcenar d’après son œuvre romanesque

Mireille BLANCHET DOUSPIS, L’idéologie politique de Marguerite Yourcenar d’après son œuvre romanesque, préface de Rémy POIGNAULT, Amsterdam, Rodopi, coll. « Faux titre », 2013, 234 p.

Dans cet ouvrage, de façon originale et, pour plus d’un sans doute quelque peu dérangeante, mais intellectuellement stimulante, Mireille BLANCHET DOUSPIS replace Marguerite Yourcenar dans le contexte de son époque et de son milieu en usant de catégories politiques que l’auteur eût vraisemblablement récusées comme étant à la fois trop historiquement marquées, trop réductrices et top variables, celles de la droite et la gauche. Marguerite Yourcenar se trouve ainsi saisie par l’Histoire, à laquelle elle tentait d’échapper grâce à la tentation de l’universalisme, qui lui faisait, par prédilection, trouver ses sujets dans un passé plus ou moins lointain et grâce au point de vue privilégié du moraliste, qui est avant tout une mise à distance.

D’autre part, dans la contestation yourcenarienne du progrès, qui repose sur l’idée d’une transcendance de la nature et s’oppose à l’idée de bonheur léguée par la philosophie des Lumières, et dans « le mysticisme de l’Unité, cher à Marguerite Yourcenar vers la fin de sa vie, [qui] s’oppose à la notion d’individu, à son émancipation et par conséquent aussi à l’idée de bonheur » (p. 122) Mireille Blanchet-Douspis voit que l’auteur a échappé au risque de méconnaître qu’historiquement la reconnaissance de l’individu est un progrès, car elle fonde un nouvel humanisme intégrant « la métaphysique orientale et la dimension sacrée des êtres et des choses » (p. 136), un humanisme qui va au-delà de l’humain.

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